Transhumance et transhumance inverse...

Publié le par Lucien Sibilli

L'histoire des troupeaux transhumants ovins est une longue tradition pour les populations provençales.

On retrouve deux grands types de transhumance : la transhumance et la transhumance inverse.

Les bergers de basse Provence, qui n'avaient plus assez de pâtures en été pour nourrir leurs troupeaux ovins, emmenaient sur les pâturages montagnards leurs bêtes en haute Provence durant les mois d'été. Inversement, les bergers montagnards ne pouvant faire paître leurs moutons à cause du climat rigoureux hivernal, se rendaient avec leurs troupeaux en basse Provence durant la saison d'hiver.

Les échanges entre haute et basse Provence sont considérables depuis au moins le XII° siècle. Aujourd'hui, la part de l'élevage en France, et notamment en Provence, étant devenue très marginale, on ne voit plus qu'une toute petite partie de ces transports qui étaient alors l'économie la plus représentative de la Provence.

Mon propos vient maintenant prendre un aspect généalogique. En effet, compte tenu de l'importance des transhumances entre haute et basse Provence il n'est pas rare de trouver par exemple un ancêtre originaire des plaines de Martigues qui décède dans un village montagnard alors qu'il était en estive. Inversement, on peut aussi trouver un ancêtre montagnard qui décède dans les plaines de basse Provence en hiver. C'est par exemple le cas d'un de mes ancêtres : Joseph Magloire MEGY, né en 1766 à Barles (04) et décédé en novembre 1811 aux Pennes-Mirabeau (13).

Les exemples sont nombreux. D'autre part, il faut aussi noter l'installation en basse Provence de montagnards qui quittaient leurs contrées peu productives. Il est vrai que cela touchait préférentiellement les populations les plus pauvres. En effet, les personnes qui détenaient un minimum de biens dans leurs montagnes s'expatriaient moins facilement.
Lorsque l'on recherche la descendance d'une fratrie "montagnarde", il est très courant qu'un frère aille faire souche en basse Provence.
Prenons un exemple : Le couple Jean RIPERT (1704-1783) et Françoise MEGY (ca 1713-1753) se marie à Barles (04) en 1731. Ils auront au moins 8 enfants, dont un (mon ancêtre) reste à Barles, une fille qui se marie dans une commune du 04, et 6 garçons dont un fait souche dans un village du 04, un autre se marie à Marseille (13) et y fait souche, un troisième fait souche à Eyguières (13), et trois autres dont on ne trouve plus trace à Barles qui sont probablement allés faire souche en basse Provence.

Publié dans leblayeul

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